Back into trouble again

J'ai sorti mon iPod du fond de mon sac où il subit tout depuis quelques semaines déjà. Je l'ai pris et je l'ai allumé. Un peu de mal à redémarrer mais bon, faut dire que je l'ai utilisé pour la dernière fois pour la sortie à l'Odéon avec Loreleï et c'était il y a un mois. Comme le temps passe. J'ai fait le tour des artistes- Arctic Monkeys, Babyshambles, Blur, Camille, Damien Rice... Woa, ça faisait tellement longtemps tout ça, ça me rappelle les matins dans le froid, dans la forêt en EPS, ça me rappelle la perm en hiver, ça me rappelle les soirs où je descendais le boulevard, quand les autres m'attendaient en ville et que j'étais en retard, ça me rappelle aussi tellement d'autres choses qui ont été mais ne sont plus. J'ai mis From The Ritz To The Rubble- Arctic Monkeys, ma chanson depuis le séjour à Hambourg, ma préférée et celle qui me rappelle le plus de trucs. J'ai attendu, j'ai eu peur que ça ne commence jamais ou que mon lecteur me lâche, mais non. Intro, voix du chanteur et tous ces gamins qui s'acharnent sur leurs instruments alors que ça fait deux ans seulement qu'ils ont pris leur première leçon de gratte, et les paroles: I though a thousand million things that I could never think this morning, got too deep, but how deep is too deep? Ca m'a sauté à la gorge en même temps que la chanson, les souvenirs et tout le reste, et j'avais oublié à quel point j'aime les chansons comme celle-ci, simples, gratuites, sans conséquences et anti- prise de tête. A quel point ça fait se sentir jeune et con et fier de l'être, et décadent, et impie à la fois. Et à quel point quand on regarde les gens avec leurs chients idiots et pourris, les gamins qui vont à l'école sans se douter de rien à propos de leur avenir, la ville paresseuse qui se lève peu à peu et le ciel gris et sans âme, on a envie de destruction et de déstructuration de ce qui nous entoure.

Je suis jeune, putain! J'ai quinze ans et toute la vie devant moi à ne plus savoir qu'en faire, j'ai des projets, j'ai de l'ambition pour les accomplir, j'ai ce que je veux, j'ai tout ce qu'il me faut; j'ai de la dignité et je me fous pourtant de ce que pensent les autres de moi, je n'ai pas l'âge légal de boire et je le fais quand même- j'ai une vie!

Alors pourquoi, pourquoi, pourquoi je voudrais que tout recommence, pourquoi ces regrets? Pourquoi ne pas tout balancer et tout refaire? En pensant à moi pour une fois?

La réponse est simple, carrément idiote et ne justifie pas tout mon trouble.

Parce que- parce que je n'ai jamais ressenti ça auparavant...